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CONTES ARABES.

lui-même. « Je l’aurai cette lampe, dit-il, et je défie Aladdin de m’empêcher de la lui enlever, et de le faire descendre jusqu’à la bassesse d’où il a pris un si haut vol. »

Le malheur pour Aladdin voulut qu’alors il étoit allé à une partie de chasse pour huit jours, et qu’il n’y en avoit que trois qu’il étoit parti ; et voici de quelle manière le magicien africain en fut informé. Quand il eut fait l’opération qui venoit de lui donner tant de joie, il alla voir le concierge du khan, sous prétexte de s’entretenir avec lui ; et il en avoit un fort naturel, qu’il n’étoit pas besoin d’amener de bien loin. Il lui dit qu’il venoit de voir le palais d’Aladdin ; et après lui avoir exagéré tout ce qu’il y avoit remarqué de plus surprenant et tout ce qui l’avoit frappé davantage, et qui frappoit généralement tout le monde : « Ma curiosité, ajouta-t-il, va plus loin, et je ne serai pas satisfait que je n’aie vu le maître à qui appartient un édifice si merveilleux. » « Il ne vous sera pas difficile de le