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LES MILLE ET UNE NUITS,

lui dit : « Partons pour Bagdad, allons-y chercher une fille pour le roi des Génies. » « Hé, ne sommes-nous pas au grand Caire, répondit Mobarec ? N’y trouverons-nous pas bien de belles filles ? » « Vous avez raison, reprit le prince ; mais comment ferons-nous pour découvrir les endroits où elles sont ? » « Ne vous mettez point en peine de cela, Seigneur, répliqua Mobarec ; je connois une vieille femme fort adroite, je la veux charger de cet emploi : elle s’en acquittera fort bien. »

Effectivement la vieille eut l’adresse de faire voir au prince un grand nombre de très-belles filles de quinze ans ; mais lorsqu’après les avoir regardées il venoit à consulter son miroir, la fatale pierre de touche de leur vertu, la glace, se ternissoit toujours. Toutes les filles de la cour et de la ville, qui se trouvèrent dans leur quinzième année, subirent l’examen l’une après l’autre ; et jamais la glace ne se conserva pure et nette.

Quand ils virent qu’ils ne pouvoient