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CONTES ARABES.

image de ce lieu ravissant que Dieu destine aux fidèles observateurs de notre loi. Voyez les champs parés de fleurs et de toutes sortes d’herbes odorantes. Admirez ces beaux arbres, dont les fruits délicieux font plier les branches jusqu’à terre. Goûtez le plaisir que doivent causer ces chants harmonieux que forment dans les airs mille oiseaux de mille espèces inconnues dans les autres pays. » Zeyn ne pouvoit se lasser de considérer la beauté des choses qui l’environnoient ; et il en remarquoit de nouvelles à mesure qu’il s’avançoit dans l’isle.

Enfin, ils arrivèrent devant un palais de fines émeraudes, entouré d’un large fossé, sur les bords duquel, d’espace en espace, étoient plantés des arbres si hauts qu’ils couvroient de leur ombrage tout le palais. Vis-à-vis la porte qui étoit d’or massif, il y avoit un pont fait d’une seule écaille de poisson, quoiqu’il eût pour le moins six toises de long et trois de large. On voyoit à la tête du pont une troupe de Génies d’une hauteur démesurée,