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CONTES ARABES.

en cet endroit, et gardez soigneusement les équipages jusqu’à notre retour. » Puis il dit à Zeyn : « Allons, Seigneur, avançons-nous seuls ; nous sommes proche du lieu terrible où l’on garde la neuvième statue : vous allez avoir besoin de votre courage. »

Ils arrivèrent bientôt au bord d’un grand lac. Mobarec s’assit sur le rivage, en disant au prince : « Il faut que nous passions cette mer. » « Hé comment la pourrions-nous passer, répondit Zeyn ? Nous n’avons point de bateau. » « Vous en verrez paroître un dans le moment, reprit Mobarec ; le bateau enchanté du roi des Génies va venir vous prendre ; mais n’oubliez pas ce que je vais vous dire : il faut garder un profond silence ; ne parlez point au batelier ; quelque singulière que vous paroisse sa figure, quelque chose extraordinaire que vous puissiez remarquer, ne dites rien ; car je vous avertis que si vous prononcez un seul mot quand nous serons embarqués, la barque fondra