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LES MILLE ET UNE NUITS,

cieuse conquête. » « Quelque péril qu’il y ait, répliqua le prince, j’ai résolu de l’entreprendre. J’y périrai, ou j’en viendrai à bout. Tout ce qui arrive, c’est Dieu qui le fait arriver. Accompagnez-moi seulement, et que votre fermeté soit égale à la mienne.»

Mobarec le voyant déterminé à partir, appela ses domestiques, et leur ordonna d’apprêter les équipages. Ensuite le prince et lui firent l’ablution et la prière de précepte appelée Farz[1], après quoi ils se mirent en chemin. Ils remarquèrent sur leur route une infinité de choses rares et merveilleuses. Ils marchèrent pendant plusieurs jours, au bout desquels étant arrivés dans un séjour délicieux, ils descendirent de cheval. Alors Mobarec dit à tous les domestiques qui les suivoient : « Demeurez

  1. Il n’y a pas de prière proprement appelée Farz. Les Mahométans comprennent sous ce nom les devoirs de droit divin, et qui sont d’une nécessité absolue pour être agréable à Dieu et à son prophète, tels que la prière, l’aumône, le jeûne, etc.