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CONTES ARABES.

prince. Combien y en a-t-il que vous avez quitté la cour de mon père ? » « Il y en a près de vingt-deux, dit Mobarec. Mais comment me persuaderez-vous que vous êtes son fils ? » « Mon père, repartit Zeyn, avoit sous son cabinet un souterrain, dans lequel j’ai trouvé quarante urnes de porphyre toutes pleines d’or. » « Et quelle autre chose y a-t-il encore, répliqua Mobarec ? » « Il y a, dit le prince, neuf piédestaux d’or massif, sur huit desquels sont huit statues de diamans ; et il y a sur le neuvième une pièce de satin blanc sur laquelle mon père a écrit ce qu’il faut que je fasse pour acquérir une nouvelle statue plus précieuse que les autres ensemble. Vous savez le lieu où est cette statue, parce qu’il est marqué sur le satin que vous m’y conduirez. »

Il n’eut pas achevé ces paroles, que Mobarec se jeta à ses genoux ; et lui baisant une de ses mains à plusieurs reprises : « Je rends grâces à Dieu, s’écria-t-il, de vous avoir fait venir ici. Je vous connois pour le fils