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LES MILLE ET UNE NUITS,

statue faite d’un seul diamant ; et ces statues jetoient tant d’éclat, que la chambre en étoit tout éclairée.

« Ô ciel, s’écria Zeyn tout surpris, où est-ce que mon père a pu trouver de si belles choses ? » Le neuvième piédestal redoubla son étonnement ; car il y avoit dessus une pièce de satin blanc sur laquelle étoient écrits ces mots :

« Ô mon cher fils, ces huit statues m’ont coûté beaucoup de peine à acquérir ! Mais quoiqu’elles soient d’une grande beauté, sache qu’il y en a une neuvième au monde qui les surpasse : elle vaut mieux toute seule que mille comme celles que tu vois. Si tu souhaites de t’en rendre possesseur, va dans la ville du Caire en Égypte. Il y a là un de mes anciens esclaves appelé Mobarec ; tu n’auras nulle peine à le découvrir : la première personne que tu rencontreras, t’enseignera sa demeure. Va le trouver ; dis-lui tout ce qui t’est arrivé. Il te connoîtra pour mon fils, et il te conduira jusqu’au lieu où est