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CONTES ARABES.

fait faire si secrètement qu’elle n’en avoit jamais ouï parler. Zeyn la conduisit au cabinet, l’aida à descendre l’escalier de marbre, et la fit entrer dans la chambre où étoient les urnes. Elle regarda toutes choses d’un œil curieux, et remarqua dans un coin une petite urne de la même matière que les autres. Le prince ne l’avoit point encore aperçue. Il la prit, et l’ayant ouverte, il trouva dedans une clef d’or. « Mon fils, dit alors la reine, cette clef enferme sans doute quelque nouveau trésor. Cherchons partout ; voyons si nous ne découvrirons point à quel usage elle est destinée. »

Ils examinèrent la chambre avec une extrême attention, et trouvèrent enfin une serrure au milieu d’un lambris. Ils jugèrent que c’étoit celle dont ils avoient la clef. Le roi en fit l’essai sur le champ. Aussitôt une porte s’ouvrit, et leur laissa voir une autre chambre au milieu de laquelle étoient neuf piédestaux d’or massif, dont huit soutenoient chacun une