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CONTES ARABES.

En achevant ces paroles, il sortit de l’appartement de la reine, se fit donner une pioche, et entra seul dans le cabinet du feu roi. Il se mit à piocher, et il leva plus de la moitié des carreaux du pavé sans apercevoir la moindre apparence de trésor. Il quitta l’ouvrage pour se reposer un moment, disant en lui-même : « J’ai bien peur que ma mère n’ait eu raison de se moquer de moi. » Néanmoins il reprit courage, et continua son travail. Il n’eut pas sujet de s’en repentir : il découvrit tout-à-coup une pierre blanche qu’il leva, et dessous il trouva une porte sur laquelle étoit caché un cadenas d’acier. Il le rompit à coups de pioche, et ouvrit la porte qui couvroit un escalier de marbre blanc. Il alluma aussitôt une bougie, et descendit par cet escalier dans une chambre parquetée de porcelaines de la Chine, et dont les lambris et le plafond étoient de cristal. Mais il s’attacha particulièrement à regarder quatre estrades, sur chacune desquelles il y avoit dix urnes de por-