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LES MILLE ET UNE NUITS,

une seconde fois. Retournons à Balsora. Que ferois-je ici plus long-temps ? Je suis bien heureux de n’avoir dit à personne qu’à ma mère le motif de mon voyage ; je deviendrois la fable de mes peuples, s’ils le savoient. »

Il reprit donc le chemin de son royaume ; et dès qu’il y fut arrivé, la reine lui demanda s’il revenoit content. Il lui conta tout ce qui s’étoit passé, et parut si mortifié d’avoir été trop crédule, que cette princesse, au lieu d’augmenter son ennui par des reproches ou par des railleries, le consola. « Cessez de vous affliger, mon fils, lui dit-elle : si Dieu vous destine des richesses, vous les acquerrez sans peine. Demeurez en repos ; tout ce que j’ai à vous recommander, c’est d’être vertueux. Renoncez aux délices de la danse, des orgues, et du vin couleur de pourpre ; fuyez tous ces plaisirs ; ils vous ont déjà pensé perdre. Appliquez-vous à rendre vos sujets heureux ; en faisant leur bonheur, vous assurerez le vôtre. »

Le prince Zeyn jura qu’il suivroit