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CONTES ARABES.

pour la beauté. Il alla descendre à la porte d’une mosquée, où se sentant accablé de lassitude, il se coucha. À peine fut-il endormi qu’il vit le même vieillard qui lui dit :

« Ô mon fils, je suis content de toi, tu as ajouté foi à mes paroles. Tu es venu ici sans que la longueur et les difficultés des chemins t’aient rebuté ; mais apprends que je ne t’ai fait faire un si long voyage que pour t’éprouver. Je vois que tu as du courage et de la fermeté. Tu mérites que je te rende le plus riche et le plus heureux prince de la terre. Retourne à Balsora ; tu trouveras dans ton palais des richesses immenses. Jamais roi n’en a tant possédé qu’il y en a. »

Le prince ne fut pas satisfait de ce songe. « Hélas, dit-il en lui-même après s’être réveillé, quelle étoit mon erreur ! Ce vieillard que je croyois notre grand prophète, n’est qu’un pur ouvrage de mon imagination agitée. J’en avois l’esprit si rempli, qu’il n’est pas surprenant que j’y aie rêvé