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LES MILLE ET UNE NUITS,

ter au calife que sa sœur seroit trop honorée d’être seulement au nombre de ses favorites, mais ce prince voulut épouser Force des cœurs.

Il trouva cette histoire si extraordinaire, qu’il fit ordonner à un fameux historien de la mettre par écrit avec toutes ses circonstances. Elle fut ensuite déposée dans son trésor, d’où plusieurs copies tirées sur cet original l’ont rendue publique.

Après que Scheherazade eut achevé l’histoire de Ganem, fils d’Abou Aïbou, le sultan des Indes témoigna qu’elle lui avoit fait plaisir. « Sire, dit alors la sultane, puisque cette histoire vous a diverti, je supplie très-humblement votre Majesté de vouloir bien entendre celle du prince Zeyn Alasnam, et du roi des Génies ; vous n’en serez pas moins content. » Schahriar y consentit ; mais comme le jour commençoit à paroître, on la remit à la nuit suivante. La sultane la commença de cette manière :