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CONTES ARABES.

extrême joie, moins pour l’amour de toi, qu’à cause de moi-même. Je tiendrai la promesse que j’ai faite : tu épouseras Ganem, et je déclare dès à présent que tu n’es plus mon esclave ; tu es libre. Va retrouver ce jeune marchand ; et dès que sa santé sera rétablie, tu me l’amèneras avec sa mère et sa sœur. »

Le lendemain de grand matin, Tourmente ne manqua pas de se rendre chez le syndic des joailliers, impatiente de savoir l’état de la santé de Ganem, et d’apprendre à la mère et à la fille les bonnes nouvelles qu’elle avoit à leur annoncer. La première personne qu’elle rencontra, fut le syndic, qui lui dit que Ganem avoit fort bien passé la nuit ; que son mal ne provenant que de mélancolie, et la cause en étant ôtée, il seroit bientôt guéri.

Effectivement, le fils d’Abou Aïbou se trouva beaucoup mieux. Le repos et les bons remèdes qu’il avoit pris, et plus que tout cela, la nouvelle situation de son esprit avoient