Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/474

Cette page a été validée par deux contributeurs.
464
LES MILLE ET UNE NUITS,

La mère d’Aladdin n’eut rien à répliquer à ce que son fils venoit de lui dire. Elle fit réflexion que la lampe dont il parloit, pouvoit bien servir à de plus grandes merveiiles qu’à leur procurer simplement de quoi vivre. Cela la satisfit, et leva en même temps toutes les difficultés qui auroient pu encore la détourner du service qu’elle avoit promis de rendre à son fils auprès du sultan. Aladdin, qui pénétra dans la pensée de sa mère, lui dit : « Ma mère, au moins souvenez-vous de garder le secret ; c’est de là que dépend tout le bon succès que nous devons attendre vous et moi de cette affaire. » Aladdin et sa mère se séparèrent pour prendre quelque repos ; mais l’amour violent et les grands projets d’une fortune immense dont le fils avoit l’esprit tout rempli, l’empêchèrent de passer la nuit aussi tranquillement qu’il auroit bien souhaité. Il se leva avant la pointe du jour, et alla aussitôt éveiller sa mère. Il la pressa de s’habiller le plus promptement qu’elle