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LES MILLE ET UNE NUITS,

ment ; mais les charmes de la princesse Badroulboudour avoient fait une impression trop forte dans son cœur pour le détourner de son dessein. Aladdin persista à exiger de sa mère qu’elle exécutât ce qu’il avoit résolu ; et autant par la tendresse qu’elle avoit pour lui, que par la crainte qu’il ne s’abandonnât à quelqu’extrémité fâcheuse, elle vainquit sa répugnance, et elle condescendit à la volonté de son fils.

Comme il étoit trop tard, et que le temps d’aller au palais pour se présenter au sultan ce jour-là, étoit passé, la chose fut remise au lendemain. La mère et le fils ne s’entretinrent d’autre chose le reste de la journée, et Aladdin prit un grand soin d’inspirer à sa mère tout ce qui lui vint dans la pensée pour la confirmer dans le parti qu’elle avoit enfin accepté, d’aller se présenter au sultan. Malgré toutes les raisons du fils, la mère ne pouvoit se persuader qu’elle pût jamais réussir dans cette affaire ; et véritablement il faut avouer