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CONTES ARABES.

rons vous et moi le prix des nôtres. Quoi qu’il en puisse être, autant que je puis en juger par le peu d’expérience que j’en ai, je suis persuadé que le présent ne peut être que très-agréable au sultan. Vous avez une porcelaine assez grande et d’une forme très-propre pour les contenir ; apportez-la, et voyons l’effet qu’elles feront quand nous les y aurons arrangées selon leurs différentes couleurs. »

La mère d’Aladdin apporta la porcelaine, et Aladdin tira les pierreries des deux bourses, et les arrangea dans la porcelaine. L’effet qu’elles firent au grand jour par la variété de leurs couleurs, par leur éclat et par leur brillant fut tel que la mère et le fils en demeurèrent presqu’éblouis : ils en furent dans un grand étonnement, car ils ne les avoient vues l’un et l’autre qu’à la lumière d’une lampe. Il est vrai qu’Aladdin les avoit vues chacune sur leur arbre, comme des fruits qui devoient faire un spectacle ravissant ; mais comme il étoit encore enfant, il n’avoit regar-