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LES MILLE ET UNE NUITS,

cord du présent, et je vous avoue que je n’y avois pas pensé. Mais quant à ce que vous me dites que je n’ai rien qui puisse lui être présenté, croyez-vous, ma mère, que ce que j’ai apporté le jour que je fus délivré d’une mort inévitable de la manière que vous savez, ne soit pas de quoi faire un présent très-agréable au sultan ? Je parle de ce que j’ai apporté dans les deux bourses et dans ma ceinture, et que nous avons pris, vous et moi, pour des verres colorés ; mais à présent je suis détrompé, et je vous apprends, ma mère, que ce sont des pierreries d’un prix inestimable, qui ne conviennent qu’à de grands monarques. J’en ai connu le mérite en fréquentant les boutiques de joailliers, et vous pouvez m’en croire sur ma parole. Toutes celles que j’ai vues chez nos marchands joailliers, ne sont pas comparables à celles que nous possédons, ni en grosseur, ni en beauté ; et cependant ils les font monter à des prix excessifs. À la vérité nous igno-