Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/467

Cette page a été validée par deux contributeurs.
457
CONTES ARABES.

et une grande inconsidération d’avoir exigé de vous avec tant de chaleur et de promptitude, d’aller faire la proposition de mon mariage au sultan, sans prendre auparavant les moyens propres à vous procurer une audience et un accueil favorables. Je vous en demande pardon ; mais dans la violence de la passion qui me possède, ne vous étonnez pas si d’abord je n’ai pas envisagé tout ce qui peut servir à me procurer le repos que je cherche. J’aime la princesse Badroulboudour au-delà de ce que vous pouvez vous imaginer, ou plutôt je l’adore, et je persévère toujours dans le dessein de l’épouser : c’est une chose arrêtée et résolue dans mon esprit. Je vous suis obligé de l’ouverture que vous venez de me faire : je la regarde comme la première démarche qui doit me procurer l’heureux succès que je me promets. Vous me dites que ce n’est pas la coutume de se présenter devant le sultan sans un présent à la main, et que je n’ai rien qui soit digne de lui. Je tombe d’ac-