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LES MILLE ET UNE NUITS,

pas moindres que de vouloir demander en mariage et d’épouser la fille de votre souverain, qui n’a qu’à dire un mot pour vous précipiter et vous écraser. Je laisse à part ce qui vous regarde, c’est à vous à y faire les réflexions que vous devez, pour peu que vous ayiez de bon sens. Je viens à ce qui me touche. Comment une pensée aussi extraordinaire que celle de vouloir que j’aille faire la proposition au sultan de vous donner la princesse sa fille en mariage, a-t-elle pu vous venir dans l’esprit ? Je suppose que j’aie, je ne dis pas la hardiesse, mais l’effronterie d’aller me présenter devant sa Majesté pour lui faire une demande si extravagante, à qui m’adresserai-je pour m’introduire ? Croyez-vous que le premier à qui j’en parlerois, ne me traitât pas de folle, et ne me chassât pas indignement, comme je le mériterois ? Je suppose encore qu’il n’y ait pas de difficulté à se présenter à l’audience du sultan ; je sais qu’il n’y en a pas quand on s’y présente pour lui de-