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CONTES ARABES.

On n’a pas su dans ce quartier, continua Aladdin, et ainsi vous n’avez pu le savoir, qu’hier la princesse Badroulboudour, fille du sultan, alla au bain l’après-dînée. J’appris cette nouvelle en me promenant par la ville. On publia un ordre de fermer les boutiques et de se retirer chacun chez soi, pour rendre à cette princesse l’honneur qui lui est dû, et lui laisser les chemins libres dans les rues par où elle devoit passer. Comme je n’étois pas éloigné du bain, la curiosité de la voir le visage découvert, me fit naître la pensée d’aller me placer derrière la porte du bain, en faisant réflexion qu’il pouvoit arriver qu’elle ôteroit son voile quand elle seroit près d’y entrer. Vous savez la disposition de la porte, et vous pouvez juger vous-même que je devois la voir à mon aise, si ce que je m’étois imaginé arrivoit. En effet, elle ôta son voile en entrant, et j’eus le bonheur de voir cette aimable princesse, avec la plus grande satisfaction du monde. Voilà, ma mère, le