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CONTES ARABES.

et ces entretiens peu-à-peu lui donnèrent quelque teinture de la connoissance du monde.

Quand il ne resta plus rien des dix pièces d’or, Aladdin eut recours à la lampe : il la prit à la main, chercha le même endroit que sa mère avoit touché ; et comme il l’eut reconnu à l’impression que le sable y avoit laissée, il la frotta comme elle avoit fait ; et aussitôt le même génie qui s’étoit déjà fait voir, se présenta devant lui ; mais comme Aladdin avoit frotté la lampe plus légèrement que sa mère, il lui parla aussi d’un ton plus radouci :

« Que veux-tu, lui dit-il dans les mêmes termes qu’auparavant ? Me voici prêt à t’obéir comme ton esclave, et de tous ceux qui ont la lampe à la main, moi et les autres esclaves de la lampe, comme moi ! »

Aladdin lui dit : « J’ai faim, apporte-moi de quoi manger. » Le génie disparut, et peu de temps après il reparut, chargé d’un service de