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CONTES ARABES.

vous vous êtes évanouie dès qu’il a commencé à parler. »

« Quoi, s’écria la mère d’Aladdin, c’est donc votre lampe qui est cause que ce mauvais génie s’est adressé à moi plutôt qu’à vous ? Ah, mon fils, ôtez-la de devant mes jeux et la mettez où il vous plaira, je ne veux plus y toucher. Je consens plutôt qu’elle soit jetée ou vendue, que de courir le risque de mourir de frayeur en la touchant. Si vous me croyez, vous vous déferez aussi de l’anneau. Il ne faut pas avoir commerce avec des génies : ce sont des démons ; et notre prophète l’a dit. »

« Ma mère, avec votre permission, reprit Aladdin, je me garderai bien présentement de vendre, comme j’étois près de le faire tantôt, une lampe qui va nous être si utile à vous et à moi. Ne voyez-vous pas ce qu’elle vient de nous procurer ? Il faut qu’elle continue de nous fournir de quoi nous nourrir et nous entretenir. Vous devez juger comme moi que ce n’étoit pas sans raison que mon faux et mé-