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CONTES ARABES.

Il ne put comprendre de quelle manière il se trouvoit si subitement hors de ses entrailles ; il n’y eut que la place où les broussailles avoient été allumées, qui lui fit reconnoître à-peu-près où étoit le caveau. Ensuite en se tournant du côté de la ville, il l’aperçut au milieu des jardins qui l’environnoient ; il reconnut le chemin par où le magicien africain l’avoit amené. Il le reprit en rendant grâces à Dieu de se revoir une autre fois au monde après avoir désespéré d’y revenir jamais. Il arriva jusqu’à la ville, et se traîna chez lui avec bien de la peine. En entrant chez sa mère, la joie de la revoir, jointe à la foiblesse dans laquelle il étoit de n’avoir pas mangé depuis près de trois jours, lui causèrent un évanouissement qui dura quelque temps. Sa mère qui l’avoit déjà pleuré comme perdu ou comme mort, en le voyant en cet état, n’oublia aucun de ses soins pour le faire revenir. Il revint enfin de son évanouissement ; et les premières paroles qu’il prononça, furent celles-ci :