Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/426

Cette page a été validée par deux contributeurs.
416
LES MILLE ET UNE NUITS,

« Que veux-tu ? Me voici prêt a t’obéir comme ton esclave, et l’esclave de tous ceux qui ont l’anneau au doigt, moi et les autres esclaves de l’anneau. »

En tout autre temps et en toute autre occasion, Aladdin qui n’étoit pas accoutumé à de pareilles visions, eût pu être saisi de frayeur, et perdre la parole à la vue d’une figure si extraordinaire ; mais occupé uniquement du danger présent où il étoit, il répondit sans hésiter : « Qui que tu sois, fais-moi sortir de ce lieu, si tu en as le pouvoir. » À peine eut-il prononcé ces paroles, que la terre s’ouvrit, et qu’il se trouva hors du caveau, et à l’endroit justement où le magicien l’avoit amené.

On ne trouvera pas étrange qu’Aladdin, qui étoit demeuré si long-temps dans les ténèbres les plus épaisses, ait eu d’abord de la peine à soutenir le grand jour ; il y accoutuma ses yeux peu-à-peu ; et en regardant autour de lui, il fut fort surpris de ne pas voir d’ouverture sur la terre.