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LES MILLE ET UNE NUITS,

les mains avant de le tirer du caveau ; et Aladdin qui avoit embarrassé cette lampe avec tous ces fruits dont il s’étoit garni de tous côtés, refusa absolument de la donner, qu’il ne fût hors du caveau. Alors le magicien africain au désespoir de la résistance de ce jeune homme, entra dans une furie épouvantable : il jeta un peu de son parfum sur le feu qu’il avoit eu soin d’entretenir ; et à peine eut-il prononcé deux paroles magiques, que la pierre qui servoit à fermer l’entrée du caveau, se remit d’elle-même à sa place, avec la terre par-dessus, au même état qu’elle étoit à l’arrivée du magicien africain et d’Aladdin.

Il est certain que le magicien africain n’étoit pas frère de Mustafa le tailleur, comme il s’en étoit vanté, ni par conséquent oncle d’Aladdin. Il étoit véritablement d’Afrique, et il y étoit né ; et comme l’Afrique est un pays où l’on est plus entêté de la magie que partout ailleurs, il s’y étoit appliqué dès sa jeunesse ; et