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CONTES ARABES.

qu’il détourna de côté et d’autre, en prononçant des paroles magiques auxquelles Aladdin ne comprit rien.

Dans le même moment, la terre trembla un peu, et s’ouvrit en cet endroit devant le magicien et Aladdin, et fit voir à découvert une pierre d’environ un pied et demi en quarré, et d’environ un pied de profondeur, posée horizontalement, avec un anneau de bronze scellé dans le milieu, pour s’en servir à la lever. Aladdin effrayé de tout ce qui se passoit à ses yeux, eut peur, et il voulut prendre la fuite. Mais il étoit nécessaire à ce mystère, et le magicien le retint et le gronda fort, en lui donnant un soufflet si fortement appliqué, qu’il le jeta par terre, et que peu s’en fallut qu’il ne lui enfonçât les dents de devant dans la bouche, comme il y parut par le sang qui en sortit. Le pauvre Aladdin tout tremblant, et les larmes aux yeux : « Mon oncle, s’écria-t-il en pleurant, qu’ai-je donc fait pour avoir mérité que vous me frappiez si rudement ? » « J’ai mes raisons pour