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LES MILLE ET UNE NUITS

Aladdin se leva et s’habilla le lendemain de grand matin, pour être prêt à partir quand son oncle viendroit le prendre. Après avoir attendu long-temps, à ce qu’il lui sembloit, l’impatience lui fit ouvrir la porte, et se tenir sur le pas, pour voir s’il ne le verroit point. Dès qu’il l’aperçut, il en avertit sa mère ; et en prenant congé d’elle, il ferma la porte, et courut à lui pour le joindre.

Le magicien africain fit beaucoup de caresses à Aladdin, quand il le vit. « Allons, mon cher enfant, lui dit-il d’un air riant, je veux vous faire voir aujourd’hui de belles choses. » Il le mena par une porte qui conduisoit à de grandes et belles maisons, ou plutôt à des palais magnifiques qui avoient chacun de très-beaux jardins dont les entrées étoient libres. À chaque palais qu’ils rencontroient, il demandoit à Aladdin s’il le trouvoit beau ; et Aladdin, en le prévenant, quand un autre se présentoit : « Mon oncle, disoit-il, en voici un plus beau que ceux que nous venons de