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CONTES ARABES.

des : « Mon fils, lui demanda-t-il, votre père ne s’appelle-t-il pas Mustafa le tailleur ? » « Oui, monsieur, répondit Aladdin ; mais il y a longtemps qu’il est mort. »

À ces paroles, le magicien africain se jeta au cou d’Aladdin, l’embrassa et le baisa par plusieurs fois les larmes aux yeux, accompagnées de soupirs. Aladdin qui remarqua ses larmes, lui demanda quel sujet il avoit de pleurer. « Ah, mon fils, s’écria le magicien africain, comment pourrois-je m’en empêcher ? Je suis votre oncle ; et votre père étoit mon bon frère. Il y a plusieurs années que je suis en voyage ; et dans le moment que j’arrive ici avec l’espérance de le revoir, et de lui donner de la joie de mon retour, vous m’apprenez qu’il est mort ! Je vous assure que c’est une douleur bien sensible pour moi de me voir privé de la consolation à laquelle je m’attendois ! Mais ce qui soulage un peu mon affliction, c’est que, autant que je puis m’en souvenir, je reconnois