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LES MILLE ET UNE NUITS,

réflexion à ce qu’il pourroit devenir un jour. Il étoit dans cette situation, lorsqu’un jour qu’il jouoit au milieu d’une place avec une troupe de vagabonds, selon sa coutume, un étranger qui passoit par cette place, s’arrêta à le regarder.

Cet étranger étoit un magicien insigne, que les auteurs qui ont écrit cette histoire, nous font connoître sous le nom de magicien africain : c’est ainsi que nous l’appellerons, d’autant plus volontiers, qu’il étoit véritablement d’Afrique, et qu’il n’étoit arrivé que depuis deux jours.

Soit que le magicien africain, qui se connoissoit en physionomie, eût remarqué dans le visage d’Aladdin tout ce qui étoit absolument nécessaire pour l’exécution de ce qui avoit fait le sujet de son voyage, ou autrement, il s’informa adroitement de sa famille, de ce qu’il étoit, et de son inclination. Quand il fut instruit de tout ce qu’il souhaitoit, il s’approcha du jeune homme ; et en le tirant à part à quelques pas de ses camara-