Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/377

Cette page a été validée par deux contributeurs.
367
CONTES ARABES.

que je te prends au mot. Voyons si tu oseras t’en dédire. »

Mesrour ne se dédit pas de sa parole : ils gagèrent, la nourrice et lui, en présence du calife et de la princesse, une pièce de brocard d’or à fleurons d’argent, au choix de l’un et de l’autre.

L’appartement d’où le calife et Zobéïde sortirent, quoiqu’assez éloigné, étoit néanmoins vis-à-vis du logement d’Abou Hassan et de Nouzhatoul-Aouadat. Abou Hassan qui les aperçut venir, précédés de Mesrour, et suivis de la nourrice et de la foule des femmes de Zobéïde, en avertit aussitôt sa femme, en lui disant qu’il étoit le plus trompé du monde, s’ils n’alloient être honorés de leur visite. Nouzhatoul-Aouadat regarda aussi par la jalousie, et elle vit la même chose. Quoique son mari l’eût avertie d’avance que cela pourroit arriver, elle en fut néanmoins fort surprise : « Que ferons nous, s’écria-t-elle ? Nous sommes perdus ! »