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CONTES ARABES.

tures, il est présentement à moi. Nous en avions fait la gageure contre mon jardin des Délices depuis que tu es parti ; ainsi tu ne pouvois me faire un plus grand plaisir, j’aurai soin de t’en récompenser. Mais laissons cela : dis-moi de point en point ce que tu as vu ? »

« Commandeur des croyans, poursuivit Mesrour, en arrivant chez Abou Hassan, je suis entré dans sa chambre qui étoit ouverte ; je l’ai trouvé toujours très-affligé, et pleurant la mort de Nouzhatoul-Aouadat sa femme. Il étoit assis près de la tête de la défunte, qui étoit ensevelie au milieu de la chambre, les pieds tournés du côté de la Mecque, et couverte de la pièce de brocard dont votre Majesté a tantôt fait présent à Abou Hassan. Après lui avoir témoigné la part que je prenois à sa douleur, je me suis approché ; et en levant le drap mortuaire du côté de la tête, j’ai reconnu Nouzhatoul-Aouadat qui avoit déjà le visage enflé et tout changé. J’ai exhorté du mieux