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CONTES ARABES.

continua-t-il en adressant la parole à Zobéïde, dans un moment, qui a raison de vous ou de moi. »

« Pour moi, reprit Zobéïde, je sais bien que la raison est de mon côté ; et vous verrez vous-même que c’est Abou Hassan qui est mort, comme je l’ai dit. »

« Et moi, repartit le calife, je suis si certain que c’est Nouzhatoul-Aouadat, que je suis prêt à gager contre vous ce que vous voudrez, qu’elle n’est plus au monde, et qu’Abou Hassan se porte bien. »

« Ne pensez pas le prendre par-là, répliqua Zobéïde ; j’accepte la gageure. Je suis si persuadée de la mort d’Abou Hassan, que je gage volontiers ce que je puis avoir de plus cher contre ce que vous voudrez, de quelque peu de valeur qu’il soit. Vous n’ignorez pas ce que j’ai en ma disposition, ni ce que j’aime le plus selon mon inclination ; vous n’avez qu’à choisir et à proposer, je m’y tiendrai, de quelque conséquence que la chose soit pour moi. »