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LES MILLE ET UNE NUITS,

ner une bourse de cent pièces d’or, avec une pièce de brocard, pour aider à le consoler et à faire les funérailles de la défunte. Mesrour que voilà, a été témoin de tout, et il vous dira la même chose. »

Ce discours du calife ne parut pas à la princesse un discours sérieux ; elle crut qu’il lui en vouloit faire accroire. « Commandeur des croyans, reprit-elle, quoique ce soit votre coutume de railler, je vous dirai que ce n’est pas ici l’occasion de le faire : ce que je vous dis est très-sérieux. Il ne s’agit plus de la mort de mon esclave, mais de la mort d’Abou Hassan, son mari, dont je plains le sort, que vous devriez plaindre avec moi. »

« Et moi, Madame, repartit le calife en prenant son plus grand sérieux, je vous dis sans raillerie que vous vous trompez : c’est Nouzhatoul-Aouadat qui est morte, et Abou Hassan est vivant et plein de santé. »

Zobéïde fut piquée de la répartie sèche du calife. « Commandeur des croyans, répliqua-t-elle d’un ton vif,