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CONTES ARABES.

tre esclave fidelle avoit véritablement des qualités qui lui ont fait mériter votre estime, et j’aprouve fort que vous lui en donniez encore des marques après sa mort. Considérez cependant que vos regrets ne lui redonneront pas la vie ; ainsi, Madame, si vous voulez m’en croire, et si vous m’aimez, vous vous consolerez de cette perte, et prendrez plus de soin d’une vie que vous savez m’être très-précieuse et qui fait tout le bonheur de la mienne. »

Si la princesse fut charmée des tendres sentimens qui accompagnoient le compliment du calife, elle fut d’ailleurs très-étonnée d’apprendre la mort de Nouzhatoul-Aouadat, à quoi elle ne s’attendoit pas. Cette nouvelle la jeta dans une telle surprise, qu’elle demeura quelque temps sans pouvoir répondre. Son étonnement redoubloit d’entendre une nouvelle si opposée à celle qu’elle venoit d’apprendre, et lui ôtoit la parole. Elle se remit, et en la reprenant enfin : « Commandeur