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LES MILLE ET UNE NUITS,

Abou Hassan, le pauvre Abou Hassan, que vous avez honoré de vos bontés, que vous et le Commandeur des croyans, m’aviez donné pour époux, ne vit plus ! »

En achevant ces dernières paroles, Nouzhatoul-Aouadat redoubla ses larmes et ses sanglots, et se jeta encore aux pieds de la princesse. Zobéïde fut extrêmement surprise de cette nouvelle. « Abou Hassan est mort, s’écria-t-elle, cet homme si plein de santé, si agréable et si divertissant ! En vérité, je ne m’attendois pas à apprendre sitôt la mort d’un homme comme celui-là, qui promettoit une plus longue vie, et qui la méritoit si bien. » Elle ne put s’empêcher d’en marquer sa douleur par ses larmes. Ses femmes esclaves qui l’accompagnoient, et qui avoient eu plusieurs fois leur part des plaisanteries d’Abou Hassan, quand il étoit admis aux entretiens familiers de Zobéïde et du calife, témoignèrent aussi par leurs pleurs, leurs regrets de sa perte, et la part qu’elles y prenoient.