Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/332

Cette page a été validée par deux contributeurs.
322
LES MILLE ET UNE NUITS,

suite, et les larmes aux yeux, les cheveux pendans et épars, en faisant semblant de se les arracher avec de grands cris, elle se frappoit les joues, et se donnoit de grands coups sur la poitrine, avec toutes les autres marques d’une vive douleur. En cet équipage elle sortit, et traversa une cour fort spacieuse, pour se rendre à l’appartement de la princesse Zobéïde.

Nouzhatoul-Aouadat faisoit des cris si perçans, que Zobéïde les entendit de son appartement. Elle commanda à ses femmes esclaves qui étoient alors auprès d’elle, de voir d’où pouvoient venir ces plaintes et ces cris qu’elle entendoit. Elles coururent vite aux jalousies, et revinrent avertir Zobéïde que c’étoit Nouzhatoul-Aouadat qui s’avançoit tout éplorée. Aussitôt la princesse impatiente de savoir ce qui pouvoit lui être arrivé, se leva, et alla au-devant d’elle jusqu’à la porte de son anti-chambre.

Nouzhatoul-Aouadat joua ici son rôle en perfection. Dès qu’elle eut