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CONTES ARABES.

voyageurs. À l’égard de la nourriture, elles n’en manquoient pas : elles rencontroient souvent de ces lieux où l’on fait des distributions de pain, de riz cuit et d’autre mets, à tous les voyageurs qui en demandent.

Enfin, elles arrivèrent à Alep ; mais elles ne voulurent pas s’y arrêter ; et continuant leur chemin vers l’Euphrate, elles passèrent ce fleuve, et entrèrent dans la Mésopotamie, qu’elles traversèrent jusqu’à Moussoul. De là, quelques peines qu’elles eussent déjà souffertes, elles se rendirent à Bagdad. C’étoit le lieu où tendoient leurs désirs, dans l’espérance d’y rencontrer Ganem, quoiqu’elles ne dussent pas se flatter qu’il fut dans une ville où le calife faisoit sa demeure ; mais elles l’espéroient, parce qu’elles le souhaitoient. Leur tendresse pour lui, malgré tous leurs malheurs, augmentoit au lieu de diminuer. Leurs discours rouloient ordinairement sur lui ; elles en demandoient même des nouvelles à tous ceux qu’elles rencontroient. Mais lais-