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LES MILLE ET UNE NUITS,

assure que je ne m’en mêlerai point. »

« Vous êtes femme, repartit Abou Hassan, je veux dire d’une vivacité et d’une promptitude surprenante : à peine me donnez-vous le temps de m’expliquer. Écoutez-moi donc un moment avec patience, et vous verrez après cela que vous voudrez bien mourir de la même mort dont je prétends mourir moi-même. Vous jugez bien que je n’entends pas parler d’une mort véritable, mais d’une mort feinte. »

« Ah, bon pour cela, interrompit encore Nouzhatoul-Aouadat ; dès qu’il ne s’agira que d’une mort feinte, je suis à vous. Vous pouvez compter sur moi, vous serez témoin du zèle avec lequel je vous seconderai à mourir de cette manière ; car, pour vous le dire franchement, j’ai une répugnance invincible à vouloir mourir si tôt de la manière que je l’entendois tantôt. »

« Hé bien, vous serez satisfaite, continua Abou Hassan : voici comme je l’entends, pour réussir en ce