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LES MILLE ET UNE NUITS,

vient de nous manquer tout-à-coup, sans que nous l’ayons prévu. Je ne sais quel peut être votre sentiment ; pour moi, quoi qu’il puisse arriver, mon avis n’est pas de retrancher notre dépense ordinaire de la moindre chose, et je crois que de votre côté vous ne m’en dédirez pas. Le point est de trouver le moyen d’y fournir, sans avoir la bassesse d’en demander, ni moi au calife, ni vous à Zobéïde ; et je crois l’avoir trouvé. Mais pour cela, il faut que nous nous aidions l’un l’autre. »

Ce discours d’Abou Hassan plut beaucoup à Nouzhatoul-Aouadat, et lui donna quelque espérance. « Je n’étois pas moins occupée que vous de cette pensée, lui dit-elle, et si je ne m’en expliquois pas, c’est que je n’y voyois aucun remède. Je vous avoue que l’ouverture que vous venez de me faire, me fait le plus grand plaisir du monde. Mais puisque vous avez trouvé le moyen que vous dites, et que mon secours vous est nécessaire pour y réussir, vous