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CONTES ARABES.

au calife le mauvais usage qu’il en avoit fait, et le besoin où il étoit d’en recevoir de nouvelles. D’ailleurs, il avoit abandonné son bien de patrimoine à sa mère, sitôt que le calife l’avoit retenu près de sa personne, et il étoit fort éloigné de recourir à la bourse de sa mère, à qui il auroit fait connoître par ce procédé, qu’il étoit retombé dans le même désordre qu’après la mort de son père.

De son côté, Nouzhatoul-Aouadat, qui regardoit les libéralités de Zobéïde, et la liberté qu’elle lui avoit accordée en la mariant, comme une récompense plus que suffisante de ses services et de son attachement, ne croyoit pas être en droit de lui rien demander davantage.

Abou Hassan rompit enfin le silence ; et en regardant Nouzhatoul-Aouadat avec un visage ouvert : « Je vois bien, lui dit-il, que vous êtes dans le même embarras que moi, et que vous cherchez quel parti nous devons prendre dans une aussi fâcheuse conjoncture que celle-ci, où l’argent