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CONTES ARABES.

ou de quelqu’autre instrument dont ils savoient toucher l’un et l’autre.

Abou Hassan et Nouzhatoul-Aouadat passèrent ainsi un assez long espace de temps à faire bonne chère et à se bien divertir. Ils ne s’étoient jamais mis en peine de leur dépense de bouche ; et le traiteur qu’ils avoient choisi pour cela, avoit fait toutes les avances. Il étoit juste qu’il reçût quelque argent, c’est pourquoi il leur présenta le mémoire de ce qu’il avoit avancé. La somme se trouva très-forte. On y ajouta celle à quoi pouvoit monter la dépense déjà faite en habits de noces des plus riches étoffes pour l’un et pour l’autre, et en joyaux de très-grand prix pour la mariée ; et la somme se trouva si excessive, qu’ils s’aperçurent, mais trop tard, que de tout l’argent qu’ils avoient reçu des bienfaits du calife et de la princesse Zobéïde, en considération de leur mariage, il ne leur restoit précisément que ce qu’il falloit pour y satisfaire. Cela leur fit faire de grandes réflexions sur le passé, qui ne remé-