Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/303

Cette page a été validée par deux contributeurs.
293
CONTES ARABES.

« Vous êtes des fâcheuses et des importunes, reprit Abou Hassan en se frottant les yeux ; je ne suis pas le Commandeur des croyans, je suis Abou Hassan, je le sais bien, et vous ne me persuaderez pas le contraire. » « Nous ne connoissons pas Abou Hassan dont votre Majesté nous parle, reprit force des cœurs ; nous ne voulons pas même le connoître ; nous connoissons votre Majesté pour le Commandeur des croyans, et elle ne nous persuadera jamais qu’elle ne le soit pas. »

Abou Hassan jetoit les yeux de tout côté, et se trouvoit comme enchanté de se voir dans le même salon où il s’étoit déjà trouvé ; mais il attribuoit tout cela à un songe pareil à celui qu’il avoit eu, et dont il craignoit les suites fâcheuses. « Dieu me fasse miséricorde, s’écria-t-il en élevant les mains et les yeux, comme un homme qui ne sait où il en est ; je me remets entre ses mains ! Après ce que je vois, je ne puis douter que le diable qui est entré dans ma cham-