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CONTES ARABES.

respectueusement, je supplie votre Majesté de me pardonner si je prends la liberté de l’avertir de ne pas se rendormir, mais de faire ses efforts pour se réveiller et se lever, parce que le jour commence à paroître. » « Retire-toi, Satan, dit Abou Hassan en entendant cette voix. » Puis en regardant force des cœurs : « Est-ce moi, lui dit-il, que vous appelez Commandeur des croyans ? Vous me prenez pour un autre certainement. »

« C’est à votre Majesté, reprit force des cœurs, à qui je donne ce titre, qui lui appartient comme au souverain de tout ce qu’il y a au monde de Musulmans, dont je suis très-humblement esclave, et à qui j’ai l’honneur de parler. Votre Majesté veut se divertir, sans doute, ajouta-t-elle, en faisant semblant de s’être oubliée elle-même, à moins que ce ne soit un reste de quelque songe fâcheux ; mais si elle veut bien ouvrir les yeux, les nuages qui peuvent lui troubler l’imagination se dissiperont, et elle verra qu’elle est dans son pa-