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CONTES ARABES.

ment, si je pouvois rencontrer une femme de la beauté et de la belle humeur de celle que je vis en songe cette nuit fatale que je vous reçus ici la première fois, et que pour mon malheur vous laissâtes la porte de ma chambre ouverte ; qui voulut bien passer les soirées à boire avec moi ; qui sut chanter, jouer des instrumens et m’entretenir agréablement ; qui ne s’étudia enfin qu’à me plaire et à me divertir. Je crois au contraire que je changerois toute mon indifférence en un parfait attachement pour une telle personne, et que je croirois vivre très-heureux avec elle. Mais où trouver une femme telle que je viens de vous la dépeindre, ailleurs que dans le palais du Commandeur des croyans, chez le grand visir Giafar, ou chez les seigneurs de la cour les plus puissans, à qui l’or et l’argent ne manquent pas pour s’en pourvoir ? J’aime donc mieux m’en tenir à la bouteille ; c’est un plaisir à peu de frais qui m’est commun avec eux. » En disant ces pa-