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CONTES ARABES.

« Hé bien, répliqua le calife en riant en lui-même de l’imagination toujours blessée d’Abou Hassan, puisque vous le voulez ainsi, vous serez obéi, et je vous promets de ne vous en jamais faire. » « Vous me faites plaisir de me parler ainsi, lui dit Abou Hassan, et je ne vous demande autre chose ; je serai trop content, pourvu que vous teniez votre parole ; je vous tiens quitte de tout le reste. »

Abou Hassan et le calife suivi de son esclave, en s’entretenant ainsi, approchoient insensiblement du rendez-vous : le jour commençoit à finir lorsqu’ils arrivèrent à la maison d’Abou Hassan. Aussitôt il appela sa mère, et fit apporter de la lumière. Il pria le calife de prendre place sur le sofa, et il se mit près de lui. En peu de temps le souper fut servi sur la table qu’on avoit approchée près d’eux. Ils mangèrent sans cérémonie. Quand ils eurent achevé, la mère d’Abou Hassan vint desservir, mit le fruit sur la table, et le vin avec