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CONTES ARABES.

le Commandeur des croyans, tel que je croyois l’être, et que je lui soutenois effectivement que je l’étois. Vous êtes encore cause du scandale que j’ai donné à mes voisins, quand, accourus aux cris de ma pauvre mère, ils me surprirent acharné à la vouloir assommer ; ce qui ne seroit point arrivé, si vous eussiez eu soin de fermer la porte de ma chambre en vous retirant, comme je vous en avois prié. Ils ne seroient pas entrés chez moi sans ma permission ; et, ce qui me fait plus de peine, ils n’auroient point été témoins de ma folie. Je n’aurois pas été obligé de les frapper en me défendant contr’eux, et ils ne m’auroient pas maltraité et lié, comme ils ont fait, pour me conduire et me faire enfermer dans l’hôpital des fous, où je puis vous assurer que chaque jour, pendant tout le temps que j’ai été détenu dans cet enfer, on n’a pas manqué de me bien régaler à grands coups de nerf de bœuf. »

Abou Hassan racontoit au calife