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CONTES ARABES.

guiser le premier du mois en marchand de Moussoul, comme auparavant, afin de mieux exécuter ce qu’il avoit résolu à son égard. Il aperçut donc Abou Hassan, presqu’en même temps qu’il fut aperçu de lui ; et à son action, il comprit d’abord combien il étoit mécontent de lui, et que son dessein étoit de l’éviter. Cela fit qu’il côtoya le parapet où étoit Abou Hassan, le plus près qu’il put. Quand il fut proche de lui, il pencha la tête et il le regarda en face. « C’est donc vous, mon frère Abou Hassan, lui dit-il ! Je vous salue. Permettez-moi, je vous prie, de vous embrasser. »

« Et moi, répondit brusquement Abou Hassan, sans regarder le faux marchand de Moussoul, je ne vous salue pas : je n’ai besoin ni de votre salut, ni de vos embrassades. Passez votre chemin. »

« Hé quoi, reprit le calife, ne me reconnoissez-vous pas ? Ne vous souvient-il pas de la soirée que nous passâmes chez vous ensemble il y a au-