Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
LES MILLE ET UNE NUITS,

bou, fermèrent leurs boutiques, et demeurèrent enfermés chez eux. Les dames, au lieu de regarder par leurs jalousies, se retirèrent dans le derrière de leurs maisons. Il ne se trouva pas une âme dans les places publiques par où l’on fit passer ces deux infortunées : il sembloit que tous les habitans de Damas eussent abandonné leur ville.

Le quatrième jour, le roi Mohammed Zinebi qui vouloit exécuter fidellement les ordres du calife, quoiqu’il ne les approuvât point, envoya des crieurs dans tous les quartiers de la ville, publier une défense rigoureuse à tout citoyen de Damas ou étranger, de quelque condition qu’il fût, sous peine de la vie et d’être livré aux chiens pour leur servir de pâture après sa mort, de donner retraite à la mère et à la sœur de Ganem, ni de leur fournir un morceau de pain ni une seule goutte d’eau, en un mot, de leur prêter la moindre assistance, et d’avoir aucune communication avec elles.