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CONTES ARABES.

mère de Ganem pria les femmes de la reine de rendre à cette princesse mille grâces pour elle et pour Force des cœurs ; et s’adressant ensuite à celle qui lui avoit parlé : « Madame, lui dit-elle, le roi ne m’a point dit pourquoi le Commandeur des croyans nous fait souffrir tant d’outrages ; apprenez-nous, de grâce, quels crimes nous avons commis. » « Ma bonne dame, répondit la femme de la reine, l’origine de votre malheur vient de votre fils Ganem ; il n’est pas mort ainsi que vous le croyez. On l’accuse d’avoir enlevé la belle Tourmente, la plus chérie des favorites du calife ; et comme il s’est dérobé par une prompte fuite à la colère de ce prince, le châtiment est tombé sur vous. Tout le monde condamne le ressentiment du calife ; mais tout le monde le craint, et vous voyez que le roi Zinebi lui-même n’ose contrevenir à ses ordres, de peur de lui déplaire. Ainsi, tout ce que nous pouvons faire, c’est de vous plaindre et de vous exhorter à prendre patience. »