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CONTES ARABES.

ment d’esprit ; et l’on ne peut croire combien cela servit à augmenter l’estime que le calife, qui n’avoit rien perdu de tout ce qu’il avoit dit sur ce sujet, avoit déjà conçue pour lui.

Quand les dames virent qu’Abou Hassan ne mangeoit plus : « Le Commandeur des croyans, dit l’une en s’adressant aux eunuques qui étoient présens pour servir, veut passer au salon du dessert ; qu’on apporte à laver. » Elles se levèrent toutes de table en même temps, et elles prirent des mains des eunuques, l’une un bassin d’or, l’autre une aiguière de même métal, et la troisième une serviette, et se présentèrent le genou en terre devant Abou Hassan qui étoit encore assis, et lui donnèrent à laver. Quand il eut fait, il se leva, et à l’instant un eunuque tira la portière, et ouvrit la porte d’un autre salon où il devoit passer.

Mesrour, qui n’avoit pas abandonné Abou Hassan, marcha devant lui, et l’introduisit dans un salon de